Présentation de la 29.013

Bonjour à tous, je me nomme HLV 29.013, je suis une locomotive construite en 1945 à Montréal au Canada à la MLW (la Montréal Locomotive Works)

A la fin de la seconde guerre mondiale, le chemin de fer belge était très endommagé et avait un besoin absolu de nouvelles machines afin de regarnir son parc ferroviaire.

Je fait partie d'une série de 300 machines commandées vers 1944-1945 en Amérique du nord, je suis donc la 13ème locomotive de la série 29.

Bien sûr, j'avais d'autres copines à l'époque et je n'étais encore qu'une anonyme, une loco qui faisait son boulot, rien de plus !

Pour cette commande, 3 sociétés et 2 pays se sont partagés le marché:

Montréal Locomotive Works à Montréal         

-160 copines

(29.001 à 29.160)-----CANADA

Canadian Locomotive Company à Kingston      

-60 copines

(29.161 à 29.220)-----CANADA

Américan Locomotive Company à Schenectady   

- 80 copines

(29.221 à 29.300)-----ETATS-UNIS

Je suis une type "consolidation", c'est à dire une direction axiale de 1-4-0. Un essieux porteur à l'avant, quatre essieux moteur au centre et pas d'essieux porteurs à l'arrière.

Je roule à une vitesse de pointe de 96km/h mais mes conducteurs ne me propulse jamais à cette vitesse .

Du coup, je roule à 80 km/heure...

Quand nous sommes arrivees en Belgique en juin 1946, nous avons cree de l'emploi pendant neuf mois. Nous etions debarquees de notre navire, le "M.V Belgian Freighter" ainsi que nos tenders et nous etions directement envoyees a l'atelier d'Anvers-Dam afin d'etre remontees entierement. Après avoir ete remontees, on effectua chacune un test de rodage. Quant a moi, je me souviens avoir relie Anvers-Louvain via Kapellen a la vitesse de 30 km/h.

Ha, c'etait la belle epoque! L'epoque ou la vapeur etait en pleine effervescence, on sentait l'odeur du charbon qui brulait dans nos foyers, on entendait siffler les copines a des kilometres, nos techniciens et nos mécaniciens qui prenaient soin de nous, nous bichonnaient sans cesse...

A leurs yeux on était des princesses du rail, je pense même pour certains, leur première femme...

Désolé de me vanter mais je suis prestigieuse dans mon histoire car c'est moi qui eut l'honneur de tracter le dernier train de voyageurs le 20 décembre 1966 entre Ath et Denderleeuw sur la ligne n° 90. A cette époque, c'est monsieur Van Oost et monsieur D'Hooker qui prenaient soin de moi.

Ce voyage marqua la fin de la traction à vapeur. (snif)

Ensuite, la SNCB ma conservée en état de marche afin que je puisse assurer des voyages touristiques.

Tandis que mes 299 autres copines, elles, sont mortes dans des conditions atroces . . .

je fus restaurée en 1972 et là, c'est monsieur Jean Dubuffet qui prenait soin de moi, avec un autre copain bien entendu.

Ensuite plus récement entre 2000 et 2003 dans les ateliers de Meiningen en Allemagne. J'avais vraiment besoin de cette restauration car ma chaudière était foutue, mon abris-cabine était naze, mon tender était à vérifier. . . Enfin bref, voila une restauration dont je m'en souviendrai (et la SNCB aussi d'ailleurs)!

Et tout cela pour le bon plaisir de mes admirateurs et de mes conducteurs !

Mes caractéristiques techniques:

Ma carte d'identité:

Je suis une type 29

Je m'apèlle 29.013

J'ai eu 299 autres copines ----- De 29.001 > 29.300

Je suis née en 1945 à Montréal

Je mesure:

Mon bloc moteur est de 12.170 mètres

Mon tender fait 8,220 mètres

Ma longueur totale est donc de 20,390 mètres

Ma chaudière:

Le timbre de ma chaudière est de 15,75 bar

Mon foyer est en acier soudé

La forme de mon foyer est crampton débordant

J'ai 152 petits tubes et 40 gros tubes

Je suis assez puissante: Environ 2000 CH

Mes jambes:

J'ai des roues motrices de 152 cm de diamètre est mes roues porteuses mesurent 90 cm de diamètre.

Les roues de mon tender mesurent 96,52 cm

Mes cylindres mesurent 559 mm de diamètre et leurs courses font 711 mm

Mes réserves nutritives:

Mon tender peut embarquer 10,16 tonnes de charbon et 24,60 m³ d'eau

J'ai faim et j'ai soif ! 

Je mange entre 20 et 25 kg de charbon et je bois 200 litres d'eau, et le tout pour UN SEUL kilomètre que je parcours ! Bien entendu, ma consommation dépend du profil de la voie que je parcours, de la charge que j'ai à tracter ou encore de la qualité de ma nourriture !

Et oui, je suis gourmande je sais, mais que voulez-vous, il faut ce qu'il faut !